Mon parcours jusqu'au Yoga !

Avant d’en arriver à donner des cours de yoga à Pornic, le chemin a été long, parfois aléatoire, voire parsemé d’embuches, mais c’est sans doute grâce à ce parcours un peu chaotique que j’ai eu la chance de « rencontrer » le yoga. D’une vie carriériste, formatée par une société qui en demande toujours plus et dans laquelle on doit courir de plus en plus vite, à un quotidien rythmé par le bien-être, voici comment le yoga est venu à moi et à changer ma vie.

Ma première vie !

Au rythme du travail.

D’aussi loin que je m’en souvienne, ma “première vie” a toujours été rythmée par le travail. Commerciale en solutions d’impressions numériques pour les professionnels au départ, je suis vite partie vers le milieu pharmaceutique, qui offrait encore à cette époque des perspectives de salaire et d’évolution vraiment attractives si on voulait s’en donner la peine. Ce que j’ai fait, évidemment.

Puis s’est greffée une vie familiale, ce qui a eu pour effet d’accroître mon bonheur, mais aussi les heures, les envies, les besoins. On cherche toujours a en avoir plus, peut-être pour satisfaire son égo, mais aussi et surtout parce que la société dans laquelle nous vivons nous impose de réussir… et de le montrer.

Ce que j’ai fait : amplitude des horaires de travail, y compris sur les week-ends si nécessaire, du chiffre, des dizaines de milliers de kilomètres par an sur les routes, du chiffre, peu de temps pour la vie sociale ou tout simplement pour moi même, du chiffre, mais avec une famille modèle dans une belle maison au bord de la mer. Jusqu’au jour où ma vie a basculé.

Je venais d’obtenir une promotion que j’avais vraiment voulue. Nous étions en séminaire d’hiver au ski. Mes résultats étaient vraiment très bons (et j’adorais ce challenge d’en vouloir toujours plus, mon égo devait atteindre son paroxysme à cette époque !

A bout de souffle.

Mon corps était fatigué, complètement à plat et j’avais des douleurs de la tête aux pieds. Le dernier jour, j’ai suivi mon patron et un collègue à ski et je suis tombée “bêtement”, le menton sur un énorme caillou. Après un évanouissement, et deux ou trois jours de repos, je me suis dis que ce n’était qu’une mauvaise chute et que cela allait passer.

Mais voilà, seulement une semaine après, un matin, mon corps a refusé de se lever du lit, tout simplement. J’avais des douleurs atroces dans le dos, le cou, les bras et les jambes dès que j’essayais de me lever ou tout simplement de bouger. Après maintes radios, scanners, IRMs… Le bilan était lourd : deux hernies discales lombaires énormes, trois hernies cervicales dont une toute proche de la moëlle épinière, un nerf atteint, et au moins quatre opérations plutôt lourdes en attente.

Tout à basculé.

De là, ma vie et celle de ma famille ont basculé. Je suis restée alitée environ six mois. Lorsque j’ai commencé à remarcher, je ne pouvais pas bouger la tête verticalement et seulement de 15 degrés latéralement. Je ne pouvais pas lever mes bras plus haut que mon coude au point que c’est mon mari qui me lavait les dents ! Je souffrais, j’avais juste envie de mourir. Rien ne me soulageait; ni les nombreuses infiltrations ni les opiacés qu’on me donnait. Je suis passée dans un centre de réadaptation et rééducation de Nantes, dans un service que je connaissais bien pour m’y rendre en tant que fournisseur, et qui traite entre autres les grands accidentés de la route. Je refusais de me faire opérer, connaissant, pour avoir justement côtoyé ces rescapés, les troubles et les séquelles post-opératoires. Je ne voulais pas prendre ce risque alors que je n’avais pas quarante ans à l’époque.

Après une grosse année et de longues séances de kiné et autres, sans aucune amélioration, mon neurologue m’a conseillée “du chaud” en me disant que puisque je refusais les opérations, cela détendrait au moins tous les nerfs et les muscles autour de ces hernies. Un voyage test positif, nous aura aidé à sauter le pas; et nous avons suivi ce conseil sans savoir que ce serait la “solution” : de l’eau de mer et de l’air chauds pour détendre ce corps abîmé. Il y a toujours eu une petite voie qui refusait qu’on touche à mon squelette. Trop d’incertitudes, trop d’opérations et de risques de séquelles !

Un Nouveau départ...

Nous avons donc tout quitté, vendu notre maison pour un voyage en sacs à dos, avec nos deux enfants, en suivant l’équateur… avec uniquement un vol de départ pour le Brésil et rien d’autre. Pas de billets retour, pas de date butoir.

Une vie simple, au jour le jour, pour se ressourcer et se retrouver.

Des plages de Jericoacoara aux temples d’Angkor, des 12 apôtres au volcan Arenal, des ruines Maya aux dragons de Komodo, ou encore des plages de surf de San Juan del sur à celle d’El Nido, notre périple nous aura permis de découvrir des endroits aussi divers que magnifiques, d’apprécier les différentes culturelles, culinaires. Et surtout, dès les premières semaines, loin des contraintes du quotidien, de l’humidité et du froid, j’ai progressivement retrouvé toute ma mobilité (et le moral!), et j’ai donc pu pleinement profiter de ce voyage salvateur. Au bout de dix-huit mois, mon mari a trouvé un poste en Thaïlande et nous nous y sommes posés.

Ma découverte du Yoga !

Je crois que c’est le yoga qui est venu à moi. Je me souviens encore de ma première séance en Asie; j’avais opté pour du yin yoga, et j’ai eu l’impression d’assister à une séance de “torture” où je ne comprenais pas réellement ce qu’il fallait faire. Mon corps ne réagissait pas. A l’époque, mon esprit était sans cesse parasité par de nombreuses pensées. J’avais lu que cela ne pouvait me faire que du bien, et sur les conseils de nos amis locaux, je m’étais lancée. Au fur et à mesure et grâce à une profonde détermination, j’ai été impressionnée par l’efficacité thérapeutique de cette pratique : j’ai repris peu à peu le contrôle de mes sensations et j’ai appris à écouter mon corps et à respecter le seuil de ma douleur. Je suis vite devenue accro. J’ai appris à avoir une hygiène de vie qui va de pair avec la pratique du yoga; à prendre soin de mon corps, à prendre du recul, méditer et communier, maîtriser mes émotions, me nourrir de manière consciente avec des aliments sains, oser changer et m’accepter comme je suis.

J’ai découvert la philosophie du bonheur et aujourd’hui, je me sens épanouie et heureuse. Je me suis rééduquée avec le yoga et grâce à lui, je peux regarder à nouveau le ciel, mes pieds, marcher comme bon me semble ou soulager des douleurs, tout cela grâce aux asanas, à la respiration et à la méditation. Ma formation s’est faîte lentement. Pour moi au début, sans forcément penser à transmettre.

Retour en France.

A notre retour en France, dans notre belle région du Pays de Retz, et après ce long voyage qui m’aura permis de retrouver une bonne motricité et une nouvelle vie, j’ai décidé de faire quelques stages en Ashram puis de me former chez Shivananda durant 5 semaines intenses. J’ai ensuite commencé à transmettre bénévolement aux amies, dans des associations caritatives et sportives. Je me suis vite rendue compte que je voulais aller plus loin dans la pratique.

Le Yoga en Inde.

Je me suis donc rendue en Inde pour une seconde formation de 300 heures, à l’Adishakti Yoga School où j’ai pu me dépasser et en apprendre davantage sur la philosophie du yoga. Tous les matins, je pratique et je continue d’apprendre par visio-conférence avec mon maître en Inde plusieurs fois par semaine, pour continuer à grandir, à être plus présente, plus consciente mais surtout plus humaine.